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HILLOULLA RABBI AMRAM BEN DIWAN

 Très peu connue, Asjen est une commune de quelque 14.000 habitants à peine. Ici, à quelques kilomètres de Ouozzane, c’est l’agriculture d’abord qui prime. Mais un mausolée s’y dresse, attirant un grand nombre de touristes, une aubaine pour cette population agricole. Il s’agit de la tombe d’un des plus importants saints de la tradition juive ensevelis au Maroc, Rabbi Amram Ben Diwan, décédé il y a 233 ans. Sa tombe est installée au milieu d’une oliveraie de plusieurs hectares composée de milliers de plants. Seuls les juifs y ont accès et y célèbrent chaque année la Hiloula, fête dédiée dans la tradition juive aux saints ensevelis au Maroc. Chaque année, et pour fêter la date de l’anniversaire du décès de ce Rabbi, c’est un pèlerinage presque obligé vers la petite commune d’Asjen. Sa date varie au fil des ans selon le calendrier juif, mais cette année elle coïncide avec le soir du mercredi 6 mai. Des pèlerins venant des quatre coins du pays et d’ailleurs empruntent une route très peu fréquentée habituellement. Autour du mausolée un petit cimetière juif et quelques demeures qui servent de maisons d’hôtes à tous ces pèlerins juifs. Certains ont préféré carrément acheter leur propre maison qu’ils occupent à chaque commémoration du décès du Rabbi ou encore les mettre à la disposition des pèlerins qui la réservent à l’avance.


Très peu connue, Asjen est une commune de quelque 14.000 habitants à peine. Ici, à quelques kilomètres de Ouozzane, c’est l’agriculture d’abord qui prime. Mais un mausolée s’y dresse, attirant un grand nombre de touristes, une aubaine pour cette population agricole. Il s’agit de la tombe d’un des plus importants saints de la tradition juive ensevelis au Maroc, Rabbi Amram Ben Diwan, décédé il y a 233 ans. Sa tombe est installée au milieu d’une oliveraie de plusieurs hectares composée de milliers de plants. - See more at: http://www.leconomiste.com/article/971408-la-hiloula-juive-amram-ben-diwan-le-saint-de-ouazzane-recoit-ses-fideles#sthash.VsHroXob.dpuf

Pour ceux qui arrivent la première fois, le mausolée frappe par sa simplicité. La tombe est placée à l’air libre, elle est formée d’un monticule de pierres ombragées par un olivier millénaire. «Simplicité et humilité, tels sont les symboles que Rabbi Amram Ben Diwan voulait transmettre», explique Pinhas Abittal rabbin installé à Jérusalem et dont la famille, originaire de Casablanca était partie en Israël en 1963. «Chaque année, ma famille tient à rendre hommage à ce saint» explique-t-il. Malgré la distance, ils sont profondément attachés au Maroc, tel Moshe Kohen, juif né en Iran qui même s’il a obtenu la nationalité israélienne affirme ne pas arriver à quitter le royaume, trop attaché à ses racines. Pour Kohen, le pèlerinage vers la tombe de Rabbi Amram Ben Diwan est un moment de recueillement mais aussi de rencontre. Comme eux, ils sont nombreux à revenir d’Israël accomplir ce pèlerinage mais ils ne représentent qu’une partie du millier de pèlerins venant d’autres pays dont la France, le Canada ou même l’Espagne et Gibraltar, selon Alloun Sami, président du Saint Vénéré Rabbi Amram Ben Diwan, comité en charge du site.
Mais le gros du groupe demeure les juifs du Maroc, ceux de Casablanca en tête où une importante communauté israélite est installée. Ce lien avec les racines marocaines est indéniable et on le retrouve dans tous les discours et dans toutes les bouches des pèlerins visitant la tombe de Rabbi Amram Ben Diwan. Ce qu’ils apprécient aussi, outre l’hospitalité, c’est la sécurité et la stabilité qu’offre le pays ainsi que l’implication des autorités qui veillent au confort des pèlerins, indique Sami. Au fur et à mesure que la soirée du mercredi avance, le nombre de pèlerins augmente.


Dès leur arrivée au site, ils s’approchent de la tombe et allument des bougies qu’ils posent sur les pierres qui la forment. Au milieu de la soirée, la lueur et les flammes issues de la cire fondue emplissent l’air. Certains pèlerins prennent des paquets entiers de bougies qu’ils jettent dans le feu dont les flammes atteignent rapidement les branches de l’Olivier qui l’ombrage, protégé par la «baraka» du saint. Visage en larmes, beaucoup d’entre eux psalmodient des vœux. Rabbi Amram est réputé pour ses miracles, comme tous les hommes saints et les pèlerins espèrent que leur visite leur apportera santé et prospérité.





Toutes les générations semblent représentées, enfants, adultes, vieux âgés en costume traditionnel et la tête couverte, mais aussi un bon nombre d’adolescents en baskets.
Une femme âgée originaire de Casablanca lance une ode pour le saint en dialecte marocain qui commence par ces mots évocateurs: «Sidna Rabbi Amram Moul Chejra, idawi Rajel wel Mra» qui traduits veulent dire «le saint à l’arbre, celui qui guérit hommes et femmes».
Mais les vœux et les prières ne se limitent pas aux cas individuels. Un rabbin explique qu’il prie pour la paix dans le monde et au Moyen-Orient en particulier.


. Entre temps les offrandes de bougies continuent. Certains en rapportent avec eux, mais le gros est acheté sur place. "C’est par dizaines que les bougies sont écoulées", explique Saïd en charge de leur vente au Mausolée. Au total plus de 30.000 bougies auront été brûlées en l’honneur de ce saint.
Un peu plus loin, on remarque une odeur de barbecue rappelant la fête du mouton. En s’approchant, des bras accueillants vous indiquent de vous asseoir et de vous joindre à eux, c’est le «barouk» du saint, un dîner offert en l’honneur du Rabbi aux pèlerins et aux passants.
Entre-temps, l’afflux continue. Des minibus et des autocars sont arrivés dès la tombée de la nuit. Il s’agit de pèlerins venus en avion et qui font le tour de différentes tombes des saints juifs du Maroc. Selon la tradition, le Maroc en compterait plus d’un millier.
Après l’office du soir, ou Arvith, qui a lieu dans la synagogue en face de la tombe, une grande soirée avec orchestre est organisée dans une salle attenante. Animation et dîner font partie du programme, mais aussi une vente aux enchères de différents objets portant la «baraka» du Saint comme le Menorah ou chandelier juif ou des habits pour nouveau-nés. Les enchères s’envolent et le chandelier trouve vite acquéreur pour 60.000 dirhams.

 
Les recettes serviront pour assurer l’entretien du site, assurent les membres de l’équipe d’organisation.
Au pied de la tombe, les offrandes de bougies ne cessent pas et la musique au rythme des derboukas continue d’entrecouper les prières des pèlerins dans une ambiance très festive qui s’avance tard dans la nuit. Ce n’est qu'à l’approche du petit matin que l’ambiance se calme, suivie par l’appel du Muezzin qui rappelle que nous sommes en terre d’islam, terre d’accueil, de paix et de tolérance.
 




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